Sylvie germain, L'inaperçu : mettre à mal l'identité pour accéder aux mystères de l'âme....



L’inaperçu est celui que l’on frôle sans s’en apercevoir. Un homme, un parfait inconnu qui prend pas à pas possession de la vie des autres… d’une autre…





Son mari décédé dans un tragique accident de voiture, elle élève seule ses quatre enfants. Etouffant sous le joug de sa belle famille et principalement d’un beau-père autoritaire qui lui impose une pression sournoise et constante, elle rencontre Pierre Zébreuse à l’approche des fêtes : un singulier Père Noël pour photographies d’enfants de bonne famille à qui elle propose un emploi de vendeur.
Cet homme, déguisé, détonante figure paternelle sans identité réelle (ni passé ?) va progressivement s’immiscer dans la vie des membres de la famille Berynx. Comme un détonateur, il amènera chacun à reconsidérer sa place, à se regarder en face pour voir s’y refléter ce qu'il est réellement...


Les personnages mûrissent au fur et à mesure que cet homme avance dans le temps, explorant les jardins et les murs de cette demeure familiale dont l’interrogation de l’espace est en elle-même une enquête.
Chaque portrait et chaque lieu est une pièce éparse du puzzle que Sylvie Germain construit jusqu’à la fin… Le parcours de cet homme étrangement fragile éclot alors comme une évidence, et nous permet de constater combien nous sommes fait des autres, perméables à tout et à tous…

Force est alors de constater qu’encore une fois ici l’auteur possède une voix personnelle faite d’éruditions et d’un amour du langage menant à des ficelles sensibles sur le monde. Elle parvient toujours à dire la vie intime des êtres, leurs souffrances profondes ou leurs interrogations les plus inattendues y compris dans les zones où ils ne s’autorisent pas eux-mêmes à entrer.
Or c’est justement ici-même que L’inaperçu est un révélateur, un homme qui passe, et qui part mais dont l’écho des pas, longtemps, se prolonge….






Une brillante introduction au texte:
« Les premières pages du dernier roman de Sylvie Germain, L’inaperçu, nous disent d’emblée que les choses ne sont pas ce qu’elles ont l’air d’être et qu’il ne va pas être facile de démêler l’écheveau identitaire de cette famille Bérynx […] Ce dernier roman de Sylvie Germain, sous ses allures de conte de Noël, continue d’explorer les non-dits et les malentendus inhérents à la nature humaine, les faiblesses de chacun (qui sous sa plume deviennent souvent des richesses), toutes les tragédies intimes avec finesse et luminosité, mais la colère semble avoir quitté l’auteure qui nous avait habitués à des visions d’une plus grande fulgurance. »

http://www.larevuedesressources.org/genealogie-d-une-disparition-a-propos-de-l-inapercu-de-sylvie-germain,1095.html

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